L’allaitement au sein et la solitude nocturne de la mère.
J’ai décidé d’allaiter mon enfant au sein connaissant tous les bienfaits que cela apporte. La journée? Tout va bien. Pendant le congé de maternité, ou le congé parental, on prend plus ou moins le rythme de bébé et on se retrouve alors tranquillement avec son enfant, on l’allaite en toute intimité, on partage de vrais moments à deux. Que du plaisir!
Malgré tout, on a hâte de revoir son conjoint le soir car passer sa journée avec son bébé est certes agréable mais il nous manque tout de même les conversations avec une autre personne adulte. On a hâte alors de raconter sa journée, les gazouillis, les sourires qu’a fait l’enfant.
Le père, rentré de son travail, sera soit réceptif à ce récit de la journée soit totalement épuisé par son travail et écoutera mais sans s’y intéresser plus que cela. Or, quand on a passé toute la journée avec son enfant, on a tendance à s’attendre à une reconnaissance, à une admiration de la part du père. On veut entendre qu’on fait du bon travail, que ce petit être s’épanouit bien avec sa maman, que nous sommes courageuses de nous en occuper toute la journée… Or, ce n’est pas toujours le cas et même s’ils le disent, il n’y en a pas toujours assez pour les oreilles féminines.
Dans tous les cas, on fait tout pour que les soirées, aussi courtes soient elles, soient agréables pour tout le monde car c’est bien les seuls moments où nous sommes réunis.
La nuit tombant, c’est le moment le plus redouté puisque c’est dur, voire insupportable, de voir mon conjoint dormir paisiblement, pendant que je suis obligée de me réveiller chaque fois que le bébé réclame la tétée.
Le père ne semble parfois pas se rendre compte de tous le désagréments que cela peut entraîner. En effet, avoir un sommeil perturbé plusieurs fois dans la nuit est épuisant même si c’est pour la bonne cause. Même si vous, les hommes, n’y pouvez pas grand chose à la situation, il y a des moyens pour que vous puissiez vous impliquer et montrer une reconnaissance sans limite, tant au niveau de la parole que des gestes tendres, afin d’encourager votre femme. Vous pouvez, par exemple, proposer à votre femme de tirer son lait et de vous lever au moins une fois dans la nuit pour le bébé, juste de temps en temps pour que votre femme ait une vraie nuit sans que vous soyez épuisés pour aller travailler le lendemain. Vous pouvez aussi, tout simplement, donner votre main à votre femme pendant qu’elle allaite. Cela ne vous empêche pas de continuer à dormir et vous ne pouvez pas vous imaginer le bien que vous lui faite! Un petit geste tendre qui dit tellement de choses: merci, bon courage, tu es une super maman, je te suis reconnaissant pour tout ce que tu fais… Même pas besoin de mots!
Mesdames, n’hésitez pas à dire à votre conjoint ce que vous ressentez, il ne peut pas toujours tout deviner! Et vous, messieurs, sachez que vos femmes se contentent souvent de peu… Mais ce « peu » est pourtant indispensable!
Vous pouvez aussi, après la tétée, aller changer bébé pour que maman n’ait pas à se relever. Lui amener bébé quand il pleure.
Ou encore, prendre en charge le coucher des ainés avec le bébé dans les bras pour qu’elle ait par jour une heure pour elle, ce qui semble le minimum si on ne souhaite pas finir à l’asile.
Un enfant, ça s’élève à deux, dès le départ.