Pourquoi certains enfants ont tant de mal avec la conjugaison des verbes au conditionnel ? Prendre le radical du futur et lui rajouter les terminaisons de l’imparfait n’apparaît pourtant pas si complexe que cela… Mais lorsqu’il s’agit de trouver des exemples pour illustrer la leçon, certains enfants sont face à un blocage. Les premières phrases qui leur viennent à l’esprit leur sont insupportables : « Si tu étais moins idiot tu m’énerverais moins et je n’aurais pas besoin de me fâcher si souvent », « Si tu étais plus gentil tu aurais aussi le droit de te mettre sur mes genoux », ou encore « Si tu étais moins orgueilleux tu aurais plus d’amis ». Ce ne sont donc que des phrases avec ce verbe être tellement dénonciateur et accusateur ! Mais alors pourquoi ne peuvent-ils trouver d’autres exemples ?
Il n’y a pas de mystère, l’enfant s’imprègne de ce qu’on lui dit. Et si ces phrases nous semblent tellement dures c’est que nous ne sommes plus dans du conditionnel mais dans de l’inconditionnel. Cela touche l’être même de l’enfant. Derrière ces phrases on entend : « Tu es idiot », « Tu es méchant » et « Tu es orgueilleux ». Il n’y a aucun outil pour que l’enfant sache ce qu’il a à faire pour se rendre plus aimable. Il ne peut que se dire qu’il ne sera jamais suffisamment à la hauteur pour être digne d’être aimé. Il se sent blessé dans son narcissisme et perd confiance en lui.
Le vrai conditionnel constructif est celui qui arme l’enfant pour s’améliorer. Il est très différent de dire « Si tu étais moins idiot tu m’énerverais moins » et « Si tu m’aidais de toi-même, sans que j’ai besoin de te le répéter trois fois, je m’énerverais moins ». Dans la deuxième proposition, la mère dit à son enfant ce qu’il faut qu’il fasse pour que la situation s’améliore. Ce n’est pas une attaque crue qui ne peut que blesser l’enfant. C’est constructif et cela fait grandir.
L’enfant doit comprendre qu’on l’aime de façon inconditionnelle. Simplement, quelques moyens peuvent l’aider à se rendre encore plus aimable auprès des autres !